Des professionnels de la sous-direction des Urgences du Service navarrais de Santé – Osasunbidea (SNS-O) et des bénévoles du corps des pompiers, du Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse et de Navarrabiomed ont participé aujourd’hui à l’installation de cette infrastructure dans le Refena, dans le cadre du réseau européen EGALURG
L’unité mobile UMPEO (Unité Mobile Polyvalente Europe Occitanie) construite par le Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse (CHUT) dans le cadre du réseau de coopération transfrontalière EGALURG, une initiative européenne visant à améliorer l’assistance sanitaire des urgences et des catastrophes dans l’espace pyrénéen, a été installé ce midi dans le parking du Refena de Pampelune.
La Navarre reçoit cette unité sanitaire dans le cadre de la stratégie de vaccination afin d’administrer les doses contre la COVID-19. Des professionnels de la direction d’Attention primaire du Service navarrais de Santé – Osasunbidea (SNS-O) et de Navarrabiomed coordonneront le déplacement de l’installation dans différentes communes de Navarre pendant les mois de janvier et février.
Cette infrastructure sera affectée au soutien de la vaccination de personnes dépendantes, de travailleurs médico-sociaux, de services d’attention à domicile et de professionnels d’attention primaire dans des zones de base de santé rurales. Concrètement, l’unité mobile se déplacera à partir du Refena vers les communes suivantes : Altsasu / Alsasua-Etxarri, Irurtzun, Oronoz-Mugaire, Sangüesa / Zangoza, Carcastillo, Peralta / Azkoyen, Lodosa, Los Arcos, Estella / Lizarra… Dans chaque commune, l’unité mobile constituera un centre de vaccination de référence afin d’éviter l’assistance aux centres de santé ou les rassemblements dans ces derniers, de sorte à éviter les risques de contagion et à donner une plus grande agilité au processus de vaccination.
Diego Reyero Díez, le responsable de la Section des Urgences et du Transport d’Attention primaire, a précisé à cette occasion que le camion allait réaliser la vaccination contre la COVID-19 dans des conditions optimales : « L’unité mobile d’urgences compte des espaces séparés, ce qui garantit un plus grand confort et une meilleure flexibilité pendant la vaccination ».
Dans ce sens, Kiko Betelu Corcuera, sous-directeur des Urgences et directeur technique de l’Attention à l’Urgence vitale de Navarre, a insisté sur le fait que l’équipement mobile peut également servir à donner de la visibilité à la vaccination et à sensibiliser la population sur l’importance d’atteindre ce qu’on appelle l’immunité collective. « L’augmentation de la population immunisée marquera un tournant dans la pandémie tout comme la rapidité avec laquelle nous l’obtiendrons », affirme Betelu.
Une infrastructure innovante en Europe
Pour pouvoir utiliser l’unité mobile – UMPEO (Unité Mobile Polyvalente Europe Occitanie), une équipe de professionnels de la sous-direction des Urgences du SNS-O et de Navarrabiomed s’est déplacée les lundi et mardi 11 et 12 janvier à Toulouse pour suivre une formation technique sur le déploiement et la manipulation de l’installation donnée par le CHUT, l’organisation qui dirige le projet EGALURG et qui s’est chargée de la construction de cette unité sanitaire mobile.
Comme l’explique Anna Ribera Cano, médecin d’urgences du SAMU 31 de Toulouse et membre du projet EGALURG, « c’est une unité mobile unique en Europe du fait de sa rapidité de déploiement car elle nécessite
de 20 à 45 minutes pour être opérationnelle. En tant que dépendance auxiliaire d’un hôpital, cette unité est prête à prendre en charge un total de 18 patients ».
L’installation a été conçue de sorte à installer dans des cabines d’unité de soins intensifs 8 patients en urgence absolue et 10 en urgence relative, dans cinq pièces tout à fait équipées. Elle couvre un espace maximum de 66 m² et a une longueur de 12 mètres. Bien qu’elle ait été conçue au départ pour être utilisée dans la zone transfrontalière lors de grands événements de masse ou en réponse à des urgences ou à des catastrophes, on a accéléré sa construction et on l’a adaptée pour faire face à la pandémie actuelle.
Tomás Belzunegui Otano, le directeur scientifique du projet EGALURG, a également participé à cet acte et a ajouté : « Bien que la pandémie actuelle ait compliqué la mise en œuvre du projet EGALURG, les institutions impliquées ont continué de travailler ensemble dans toutes les actions prévues. Le fait d’avoir réussi à amener l’hôpital mobile en Navarre met en évidence le bénéfice direct de la coopération entre régions transfrontalières ».
Auparavant, l’hôpital mobile avait été installé dans des territoires isolés de la Haute-Garonne pour réaliser un dépistage massif par PCR et à Bayonne en renfort du service des urgences du Centre Hospitalier de la Côte Basque (CHCB) qui avait été débordé suite à la pandémie. Il est prévu que cet hôpital sera utilisé dans les mois à venir, outre par la Navarre, par le Service des Urgences Médicales de Catalogne (SEM) et par le Service aragonais de Santé.
Réseau de coopération EGALURG
Le consortium d’EGALURG est dirigé par le CHUT et bénéficie de la participation, en plus de Navarrabiomed, du CHCB et du SEM en qualité de partenaires. Ce réseau européen a commencé ses activités en 2019 et sera opérationnel pendant une durée totale de 30 mois.
Ses objectifs comprennent l’harmonisation des protocoles afin d’assurer une utilisation plus efficace des moyens sanitaires. La mise au point d’outils innovants est une des clefs du projet qui se reflète dans l’hôpital mobile ou dans une plate-forme qui simulera des situations d’urgence et qui servira à former le personnel sanitaire dans ces circonstances, tâche qui est assurée par Navarrabiomed.
Le projet a été cofinancé à hauteur de 65 % par le Fonds européen de développement régional (FEDER), dans le cadre du Programme Interreg V–A Espagne–France–Andorre (POCTEFA 2014–2020). L’objectif du POCTEFA est de renforcer l’intégration économique et sociale de la zone transfrontalière Espagne–France–Andorre. Son aide se concentre sur le développement d’activités économiques, sociales et environnementales transfrontalières à travers la mise en œuvre de stratégies conjointes promouvant le développement territorial durable.