La journée a été organisée sous le format hybride en ligne et présentiel à Toulouse.
Plus de 130 personnes ont participé au workshop organisé le jeudi 25 novembre dernier par le Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse (CHUT), établissement à la tête du projet européen EGALURG. Au cours de la journée, les membres du réseau en médecine d’urgence et de catastrophes ont présenté au Centre d’enseignement et de congrès de l’hôpital Pierre-Paul Riquet, Purpan leurs progrès dans les différentes actions du projet, en participant également à plusieurs tables rondes portant sur la coordination des soins sanitaires et la coopération transfrontalière.
L’ouverture institutionnelle de l’évènement fut assurée par différentes autorités françaises. En représentation du Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse (CHUT) sont intervenu la directrice de cabinet, Geneviève Huc, et Vincent Bounes, directeur scientifique d’EGALURG et directeur du SAMU 31. Les suivirent Alain Abravanel (Agence Régionale de la Santé d’Occitanie), Fabienne Couty (Conseiller diplomatique, Haute-Garonne) et Jaume Estany (Gérant du Système d’Urgences Médicales –SEM-, de Barcelone). Le premier exposé, « Solutions d’EGALURG à travers la collaboration transfrontalière », fut à charge des responsables techniques du SEM de Catalogne, l’hôpital universitaire de Navarre (HUN) et du Centre de recherche biomédical Navarrabiomed, qui ont expliqué les protocoles conjoints de traumatologie et de catastrophes développés dans le cadre de ce projet. Ils firent également la présentation de « Traumanet », une base de données commune utilisée en cas d’urgence et dont le but est de servir d’outil de base pour le développement d’une bonne pratique de soins sanitaires au niveau transfrontalier.
La journée a compté aussi sur une table ronde dont les participants ont débattu sur les perspectives futures de la médecine de catastrophe. Les intervenants et le public ont dialogué sur les options disponibles et les horizons de travail pour favoriser et encourager la collaboration conjointe et la mise en place de synergie entre les régions voisines. Comme exemple de bonne pratique, plusieurs cas à succès détectés dans les différentes régions transpyrénéennes ont été exposés.
- HeliNET, projet qui prétend améliorer l’organisation d’un réseau de coopération transfrontalière pour la gestion conjointe des risques et de missions d’aide mutuelle dans des situations d’urgence, de secours, de sauvetage et de catastrophe, en renforçant l’utilisation d’hélicoptères. L’objectif est de planifier, d’organiser et de tester une réponse coordonnée et intégrée entre les territoires faisant partie du consortium Nouvelle Aquitaine-Euskadi-Navarre. L’exposé a permis de souligner l’importance de disposer de guides communs d’intervention permettant d’établir un échange d’information et, au final, une véritable coopération entre les membres. Tout ceci en vue d’améliorer la capacité d’anticipation face à d’éventuelle catastrophe et de réduire les inégalités d’accès aux soins d’urgence des populations isolées.
- Hôpital transfrontalier de Cerdagne, établissement situé à un endroit stratégique et qui requiert une coopération entre les organismes sanitaires des deux pays transfrontaliers. Un de ses grands défis actuels est axé sur le dossier médical partagé, compte-tenu que, comme l’a détecté l’hôpital, 90% des problèmes auxquels il doit faire face sont dus au manque de communication.
- Projet Cooperem, initiative qui permet aux pompiers de Catalogne et des Pyrénées Orientales de travailler en collaboration au niveau transfrontalier. Son objectif est de développer une politique conjointe de collaboration en matière de prévention et de gestion des risques, en vue d’améliorer la capacité d’anticipation et de réponse des acteurs du territoire face aux risques spécifiques et à la gestion des catastrophes. Ces professionnels du feu ont pu exposer à Toulouse le travail réalisé afin de coordonner des réponses d’urgence en cas d’éventuels incendies pouvant affecter les deux versants des Pyrénées. Dans les actions réalisées dans le cadre du projet, on remarquera la figure de l’Officier de liaison, une personne de référence pour les deux territoires et servant de trait d’union entre les nécessités du personnel et les objectifs de la mission.
La présentation des cas à succès fut suivie par un débat soutenu sur les obstacles que trouve actuellement la collaboration sanitaire transfrontalière et comment les surmonter. La sécurité juridique, quant à la responsabilité civile médicale, a été un des principaux défis détectés. Parmi les conclusions, les participants ont appelé à la volonté politique tant des États membres et des régions que de la propre Union Européenne, qui peut offrir des marges d’amélioration à travers ses instruments juridiques, ce qui permettrait d’avancer et de projeter des mesures de recherche supérieures aux actuelles.
La journée de conférence se termina avec un émouvant hommage en mémoire du professeur Louis Lareng, médecin fondateur du Service d’aide médicale urgence (SAMU) à Toulouse, une initiative qui permit de sauver des milliers de vie en un temps record et dont l’exemple fut copié ensuite par toutes les institutions hospitalières du monde entier. Pour conclure, il y eut une cérémonie de remise des clés de l’unité de décontamination UMDEO, un des outils créés par le CHUT, ainsi que plusieurs démonstrations sur place d’autres innovations développées dans le cadre du projet EGALURG, comme l’UMPEO, un drone stationnaire, le poste de commandement mobile U2MR ou encore l’application pour la gestion d’accidents avec de nombreuses victimes.
La rencontre a également été utile pour créer des synergies et des alliances stratégiques avec des professionnels d’autres organismes et potentiels futurs membres transfrontaliers pour de nouveaux projets de collaboration qui serviront à améliorer les soins sanitaires en cas d’urgence tant au niveau interrégional que transversal.